SOS ! Comment m'améliorer en graphisme ?

 

Que faire lorsqu’on a commencé son projet, qu’on le voit prendre forme mais qu’on a l’impression d’atteindre une sorte de mur invisible qui nous empêche d’aller plus loin dans notre identité visuelle ?

Il est normal de se sentir frustré à ce moment là. Le design graphique est un métier à part entière et il est difficile de créer du contenu qui vous semble professionnel lorsque vous n’avez aucune expérience. Je comprends la frustration qui peut se créer lorsqu’on a de la difficulté à matérialiser l’idée que l’on a en tête pour son projet.

Je me suis donc demandé “comment ça s’était passé pour moi au début de mon cursus ?” Lors de la première année où on se sent nul et incompétent H24 car on a de grandes idées mais très peu de compétence technique. J’ai puisé dans ces souvenirs pour voir quels points avaient été déterminants dans la progression mais pas que. En effet, la vérité c’est que dans le domaine créatif, on ne maîtrise jamais tout. On continue constamment d’apprendre, d’essayer de nouveaux styles, de tester de nouvelles méthodes, etc… C’est un apprentissage permanent qui nous permet de toujours avoir de nouvelles idées.

J’ai donc aussi puisé dans mon présent ! Que fais-je lorsque je ressens cette frustration lorsque je fais face à mes limites (du moment) ?

Les points sont simples, mais appliqués de manière consciencieuse permet un véritable pivotement de point de vue.

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Observer: Ouvrir grand les yeux au quotidien

Le design graphique est absolument partout, mais alors partout autour de vous. Que ce soit sur les packaging de vos courses, sur les magazines qui trainent dans votre salon, sur votre téléphone, dans la rue, sur la devanture d’un magasin, sur le menu d’un restaurant, et j’en passe, le design est partout. La première étape est donc la suivante: ouvrez les yeux. Gardez-les grands ouverts et essayez de trouver au quotidien des choses que vous trouvez plaisantes à regarder. Commencez une collection. La manière la plus simple est de commencer à collecter des images sur Pinterest mais il n’y vraiment pas que ça. Nous avons la chance d’avoir constamment un appareil photo dans notre poche. Profitez-en et prenez en photo toutes les jolies choses qui croisent votre chemin. Que ce soit la couleur d’un fauteuil, le logo d’une marque de mode que vous aimez, ou un joli packaging au rayon fromage, dégainez votre téléphone pour pouvoir y revenir plus tard.

Être à l'affût de la beauté est définitivement une étape sans laquelle il est difficile de s’améliorer selon moi.

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Analyser: Comprendre ce qui nous plaît

Amasser des dizaines et des dizaines de jolies choses, c’est une étape importance. Ouvrir ses esgourdes est essentiel. Par contre, il serait vain de le faire sans prendre du temps pour comprendre qui vous a attiré dans tous ces visuels. Il faut aller dans le détail et se demander ce qui vous a poussé à garder cette image. Par exemple, si ce sont les couleurs qui vous ont attiré, demandez-vous pourquoi? Parce qu’elles vont bien avec le sujet ? Parce que vous trouvez que X teinte va particulièrement avec X teinte ? Parce que c’est original comme choix ? Comme vous le voyez, il ne suffit pas juste de se dire “j’apprécie la palette de couleurs”, c’est essayer de pousser l’analyse plus loin et mettre des mots précis sur une sensation vague qu’est “j’aime bien”. Si vous appréciez un certain type d’illustration, une certaine mise en page, une certaine mise en scène de produit sur un shooting photo, demandez-vous pourquoi cela vous plait ?

Une fois que vous comprenez tout cela, vous commencez à devenir actif et non passif. Comprendre ce qui vous plaît vous permettra de réutiliser ce principe lorsque l’occasion pertinente se présentera. Analyser c’est en quelque sorte prendre le pouvoir. Vous comprenez ce qui se trouve derrière le mécanisme du plaisir et vous utiliserez cette connaissance nouvelle pour l’utiliser plus tard à votre sauce. J’ai pu observer plusieurs personnes faire des bonds dans la qualité de leur travail grâce à cette volonté d’apprendre “des meilleurs”.

Se poser les bonnes questions

On s’entend, ce n’est pas du jour au lendemain que vous vous poserez les “bonnes questions” et qu’une fois cela acquis vous ne vous tromperez plus jamais. Vous êtes humain and so am I. Par contre, vous pouvez décider que vous allez faire un effort pour vous poser des questions au lieu de partir bille en tête dans la création d’un support graphique.

Pour vous donner des exemples, des “bonnes” questions pourraient être:

Quel message doit-on absolument retenir ?

S’il ne fallait en garder qu’un seul, lequel serait-ce ?

Quelles sont les informations secondaires ? Tertiaires ?

De quoi a besoin la personne qui lit ce support précisément ?

Dans quel contexte est-ce que les gens vont voir mon support ?

Quelles sont leurs habitudes ?

Comment puis-je adapter mon support pour qu’il soit adapté à ce contexte ?

Cela fait beaucoup de questions mais il ne faut pas paniquer. Au début ça peut donner le vertige et se dire que finalement, on est vraiment pas fait pour se prendre autant la tête. Au fur et à mesure de votre expérience, vous ne vous poserez même plus ces questions de manière consciente, vous les aurez intégrées et votre processus créatif deviendra de plus en plus fluide et efficace mais lorsqu’on débute, c’est bien de se poser ce genre de questions.

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Accepter qu’on s’améliore aussi… avec l’expérience

Oui, je sais, c’est presque décevant ce point. Pas de baguette magique, pas de stratégie à mettre en place… mais que dire. Si je compare les créations que je faisais pendant mon adolescence et celles de maintenant, c’est le jour et la nuit. Pourquoi ? Parce que j’ai de plus en plus d’expérience, que j’ai été amenée à communiquer avec d’autres personnes à propos de mes créations, que j’ai dû argumenter ce que je faisais, que j’ai eu des briefs divers et variés me challengeant sur des points inattendus. J’ai aussi appris plus en profondeur mes compétences techniques ou mes compétences de gestion de projet. Tout cela est venu enrichir ma création: l’expérience.

Dans le titre, j’ai préféré ne pas parler explicitement du temps qui passe car je pense vraiment que la clef n’est pas dans le temps mais dans l’expérience. Vous pouvez plus vous améliorer énormément en l’espace de 3 mois car vous êtes dans une volonté de création et de progrès plutôt qu’en 2 ans à créer par-ci par-là sans vraiment vous y mettre.

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Persévérer, dépasser son mental

Ce point est vraiment difficile si vous avez tendance à penser que tout ce que vous faites est “nul”. Le problème est le suivant: si vous êtes dans cette dynamique assez violente envers votre travail graphique, vous vous sentirez frustré et il y a de fortes chances qu’elle vous amène à abandonner toute perspective de progrès. Or, pour s’améliorer, il faut accepter que notre travail n’est pas parfait et être convaincu que nous apprenons de nos erreurs pour faire quelque chose de meilleur la fois suivante et surtout que c’est normal. Même une personne qui excelle dans un domaine a l’impression de ne pas être parfait et voit des axes d’amélioration. C’est ce qui lui permet d’être excellent: il continue à apprendre coûte que coûte. Pour le vivre au mieux, il faut vraiment s’encourager et continuer à créer. Créez, laissez votre création vivre sa vie, apprenez de vos erreurs, créez-en d’autres et on recommence. You can do it!

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Pour conclure, apprenez de tout ce qui vous entoure et qui vous inspire, ayez confiance dans votre faculté d’amélioration, ne vous flagellez pas car vous n’arrivez pas à créer un contenu aussi beau et incroyable que quelqu’un travaillant dans la pub depuis 25 ans, posez-vous des questions sur ce que vous êtes en train de créer pour vous assurer que vous êtes sur le bon chemin et acceptez de lâcher prise.

Tout un programme !

 
 
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