5 astuces pour mieux communiquer avec un graphiste

 
 
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Vous n’avez pas l’habitude de travailler avec un graphiste ? Vous avez la sensation de ne pas savoir sur quel pied danser ? Votre collaboration commence à avoir du plomb dans l’aile ? 

Cela arrive, il peut être difficile de comprendre comment s’adresser de la bonne manière à un graphiste. 

En effet, dans la mesure où nous créons quelque chose pour vous, c’est à chaque fois un petit bout de nous même qui est envoyé pour être jugé !

Même si c’est le jeu, et qu’il ne faut pas faire ce métier si vous avez l’égo fragile, cela peut parfois créer des dynamiques difficiles entre client et graphiste.

C’est pourquoi j’ai pensé à quelques astuces qui pourraient vous aider à fluidifier la communication. J’espère que cela vous donnera des pistes d’échanges et remettre le projet sur de bonnes rails :)

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Centralisez vos demandes de modifications

Exemple de situation problématique : Vous avez la tête pleine d’idées, vous envoyez mail sur mail à votre graphiste avec de nouvelles informations, des messages vocaux, des vidéos, parfois vous faites vos retours par mail, parfois via un logiciel de gestion de projet, parfois avec word…

Pourquoi est-ce problématique ? 

Parce que lorsque le graphiste va se poser à son bureau pour faire vos demandes, il va devoir faire une chasse aux trésors pour rassembler toutes les informations.

“Et que je relis les 3 mails sur plusieurs sujets, et que je ré-écoute les messages vocaux, et que je re-regarde les vidéos…” Ce n’est pas efficace !

Personnellement, je préfère avoir une liste écrite de modifications à faire. Pour tout vous dire, en fonction de la longueur des demandes, je copie/colle les demandes dans mon bloc note pour ne pas être perturbée par des notifications et je supprime au fur à et mesure les demandes effectuées.

Quelle solution apporter ?

Discutez avec le graphiste pour définir le moyen le plus pratique de réunir au même endroit toutes les demandes. Je vous conseille d’utiliser un logiciel de gestion de projet de type Asana ou Trello. Créez une tâche par support (par exemple: 1 tâche “Carte de visite”, 1 tâche “Newsletter”…) pour vous assurer de ne pas vous emmêler les pinceaux. Il faut que chacun de vous puisse facilement retrouver l’historique des tâches créées sans effort.

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Ne changez pas vos demandes à la dernière minute

Exemple de situation problématique : Le graphiste vous a dit lundi “je vous envoie les nouvelles propositions vendredi après-midi”. Vendredi matin vous vient une nouvelle idée et vous envoyez un message au graphiste “Ah, finalement il faudrait plutôt faire ceci ou cela”.

Pourquoi est-ce problématique ? 

Un projet ça évolue, c’est bien normal. De nouvelles informations viennent au fur et à mesure, surtout si vous travaillez sur des projets internationaux.

Le soucis dans la situation ci-dessus est que le graphiste avait prévu dans son planning de vous envoyer les nouvelles propositions le vendredi après-midi. Donc lorsque vous lui envoyez de nouvelles modifications le vendredi matin, il est probablement en train d’effectuer les dernières retouches. 

Imaginez, vous pensez avoir bientôt fini et soudain, vous devez tout recommencer. C’est embêtant.

Quelle solution apporter ?

Je pense que la première chose à faire est de demander au graphiste si la modification de dernière minute est possible à effectuer dans le temps prévu ou si elle est trop conséquente et nécessite une extension de la date de rendu. 

N’oubliez pas qu’une modification qui peut vous paraître minime peut en fait avoir une grande répercussion.

Par exemple : un changement de typographie qui impacte tous les documents, un changement de couleur qui sera problématique sur tel support, une modification qui demande de créer une nouvelle illustration, chercher un nouveau visuel correspondant aux bonnes colorimétries… 

Bref, dans le design graphique, beaucoup de choses prennent plus de temps que ça en a l’air !

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Agrémentez vos demandes de photos

Exemple de situation problématique : “J’aimerai un orange un peu plus péchu… Ah non mais là c’est trop pétant”, “Peux-tu déplacer tel élément un peu à droite … Ah non mais là c’est TROP à droite, j’aurai imaginé un peu plus à gauche”, ...

Pourquoi est-ce problématique ? 

Aaaaah. Nous pensons tous parler la même langue. Ce que je peux vous dire après 5 ans dans ce secteur: nous ne mettons pas tous la même définition derrière le même mot !

Les tensions peuvent monter parce que le graphiste a répondu à vos demandes avec sa propre sensibilité graphique, et vous êtes frustrés car vous ne retrouvez pas ce que vous avez demandé avec votre propre sensibilité.

L’idéal c’est de trouver quelqu’un avec qui vous partagez le même “vocabulaire” graphique mais si ce n’est pas le cas, ça ne veut pas dire que l’un de vous est “nul” ou “incompétent”. Il faut juste trouver la bonne forme de communication :)

Quelle solution apporter ?

Personnellement, cela ne me dérange pas lorsque les clients agrémentent leurs demandes de photos, de screenshots avec des flèches, des croix, etc. C’est parfois beaucoup plus parlant qu’un long texte avec des tournures de phrases difficiles à comprendre.

Il me semble plus simple d’utiliser quelque chose de “graphique” pour parler d’un sujet “graphique”. Rien de mieux qu’un visuel pour voir si l’on est sur la bonne voie ou non.

Plus on trouve une manière efficace de communiquer, plus le projet avancera facilement et plus la relation entre les deux parties sera au beau fixe. Il faut que chacun apprenne à comprendre l’autre (plus facile à dire qu’à faire, je sais).

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Se remettre dans le contexte

Exemple de situation problématique : Vous n’avez pas pu avancer sur un projet avec graphiste depuis des mois car il vous manque des informations. De votre côté, vous continuez de travailler au quotidien sur votre projet puisque c’est “votre bébé”. Lorsque la situation se débloque pour vous, vous revenez vers le graphiste et vous êtes attristé de voir que le graphiste n’est plus aussi pertinent dans ses créations qu’avant.

Pourquoi est-ce problématique ? 

Assez logiquement les aléas de la vie mettent parfois des projets en pause pendant quelques semaines ou quelques mois. Les plannings doivent être régulièrement revus.

Le soucis suivant peut arriver : vous continuez à être imprégné chaque jour avec votre projet, il continue d’évoluer pour vous. Or, pour le prestataire, il y a eu 3 autres projets entre-temps et il a probablement plusieurs projets en cours au moment où vous revenez vers lui. 

Il est normal que 6 mois après, les souvenirs ne soient plus aussi frais qu’au début. Il ne baigne plus dans cet univers, il doit retrouver ses repères dans votre projet.

C’est bien entendu un exemple, mais ce besoin de remettre dans le contexte peut être appliqué à diverses situations.

Quelle solution apporter ?

Demandez-vous quel est votre contexte actuel sur le projet, ainsi que le contexte actuel pour la personne en face (sans faire de conjectures, juste des faits).

“Je travaille sur ce sujet depuis 3 ans, je le connais comme ma poche. La personne en face ne connaît pas les autres protagonistes. Je suis la seule référente sur le sujet. La personne en face n’a pas été tenue au courant de telle ou telle décision”...

Pour la situation citée ci-dessus, si cela vous arrive, je vous recommanderai de refaire un récap de là où en est le projet. Certaines choses n’étaient pas à l’ordre du jour lors de vos premiers échanges, ou encore que votre demande s’est affinée avec le temps.

Bref, ce qui peut vous sembler évident, ne l’est pas forcément pour quelqu’un d’extérieur (et ça vaut dans les deux sens !).

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Se souvenir de pourquoi vous avez engagé cette personne

Exemple de situation problématique : Nous sommes à la douzième version du projet et nous n’arrivons toujours pas à nous mettre d’accord. Ce n’est pas exactement ce que j’ai en tête.

Pourquoi est-ce problématique ? 

D’abord, gardez en tête que plus il y a de versions d’un projet, plus on augmente la probabilité qu’une erreur d’inattention passe entre les filets.

Aussi, et je sais que cela peut être difficile à accepter, je le comprends tout à fait, vous avez normalement engagé quelqu’un en qui vous avez confiance d’un point de vue graphique. A priori, vous avez choisi quelqu’un qui est expert dans un domaine. Il est donc plus à même de savoir si un support de communication est impactant, cohérent, etc.

Parfois (je m’excuse d’avance pour la phrase qui vient, je sais qu’elle peut être difficile à accepter), la personne qui est décisionnaire, n’est pas toujours celle qui est le plus à même de juger une création. Ses goûts personnels ne sont pas toujours pertinents dans le choix créatif. Et je sais à quel point c’est difficile de faire la part des choses sur ce sujet, je le comprends.

Imaginons, que la personne n’aime pas le orange, mais que pour ce projet c’est cette couleur qui est la plus logique, la plus impactante, la plus mémorable, celle qui attrapera l’attention de l’audience voulue… Faudrait-il vraiment la mettre de côté ?

Quelle solution apporter ?

Normalement, la création graphique répond à un brief, à un but. 

Il faut donc toujours revenir à ces valeurs fondamentales, au brief et aux utilisateurs.

N’hésitez pas à demander l’avis au graphiste. Parfois il n’osera pas vous dire ce qu’il pense de peur de vous froisser, ou encore parce qu’il se dit que vous savez où vous voulez aller.

Demandez ce qu’il pense de vos modifications ? Trouve-t-il cela cohérent ? A-t-il des points de réserve ? Est-ce techniquement possible ?

Bref, ré-ouvrons le dialogue sur le projet !



Alors là, si malgré tous vos efforts et la mise en place de toutes ces astuces, vous n’arrivez toujours pas à une communication fluide, il est possible que vous ne soyez pas compatibles. Les relations client/prestataire c’est comme une histoire d’amour, il faut que chacun y trouve son compte. 

Dans ce cas là, il est possible qu’il soit plus simple de finir votre collaboration et que vous cherchiez quelqu’un d’autre avec qui la communication sera plus directe. C’est toujours délicat et souvent triste d’entamer les procédures pour arrêter une prestation en chemin. Néanmoins, il arrive que cela soit la décision la plus sage à prendre et que chaque partie sera soulagée d’être libérée.

J’espère que vous n’aurez jamais à en arriver jusque là et que ces quelques idées vous donneront des pistes de réflexion ou des idées à mettre en place :)

C’est déjà une belle preuve d’engagement que de lire cet article et chercher des solutions. Bravo à vous !

 
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Sibylle Schwerer