4 soft skills pour être un meilleur graphiste
A priori, lorsqu’on pense à un bon graphiste, on pense à ses qualités graphiques, ce qui est bien normal. Pourtant, je me faisais la réflexion qu’il y a des compétences qui me semblent primordiales sur le long terme. Dans mon cas, j’ai fait une école spécialisée dans le Design, j’ai donc été entourée pendant toutes mes études par des profils partageant le même vocabulaire, et globalement la même manière de voir les choses. Nous avions des problématiques et aspirations communes. Or, lorsque vous vous retrouvez dans ce fameux Monde du Travail, beaucoup d’éléments d’environnement changent.
Les points que je vais lister aujourd’hui sont des points que j’essaye de travailler à titre personnel tous les jours. J’ai pu remarquer autour de moi qu’ils pouvaient être utiles pour beaucoup d’entre-nous. Si d’autres points vous viennent en tête, n’hésitez pas à compléter la liste en laissant un commentaire ci-dessous.
En préparant cet article, je suis tombée un autre qui me semble intéressant car il regroupe plusieurs témoignages de designers. C’est sur Medium, et vous pouvez le lire ici.
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Le relationnel
Le relationnel, c’est quelque chose qui touche plusieurs niveaux. Ce n’est pas uniquement votre personnalité, je n’ai aucun doute que vous êtes une personne sympathique pour quiconque qui vous connaît. Vous avez bien des amis, n’est-ce-pas ?
Dans ce point, je pensais plutôt à:
Avoir un esprit d’équipe développé
Vous allez travailler avec des personnes qui n’ont pas les mêmes intérêts que vous dans le projet. Vous aurez même parfois des intérêts carrément en conflit l’un avec l’autre. Être diplomate et avoir des relations de confiance avec vos collègues vous permettra de vous faire entendre car ils savent que vous les entendez aussi. Si vous trouvez des solutions ensemble, c’est que vous êtes dans le même bateau et vous savez bien qu’on est plus fort à deux. C’est une relation qui doit aller dans les deux sens.
Développer une relation client
Il peut arriver que vous ne travailliez pas en contact direct avec le client final de vos créations. Dans ce cas, il y a souvent quelqu’un au milieu pour “faire le passe plat”. Je connais beaucoup de créatifs (et j’étais la première) à avoir une peur bleue des rendez-vous clients. Néanmoins, c’est le meilleur moyen d’avoir de bonnes relations. Plus vous vous rencontrez, connaissez, et surtout comprenez, moins la confusion et la frustration se fera sentir. Ne serait-ce qu’entendre la voix de la personne derrière le téléphone permet de créer un lien.
Nous sommes entre humains et il faut toujours garder cela en tête. Il y a maintenant un an, j’ai commencé à changer mon mindset. Je gardais toujours en tête que j’allais rencontrer des personnes avant toute chose. Tout de suite, ma peur (d’être jugée) s’est transformée en hâte de rencontrer quelqu’un de nouveau.
Mettre son ego de côté
Je le mets dans le relationnel car c’est quelque chose d’important dans votre relation avec vos collègues ou vos clients. Si vous vous braquez car vos clients font des retours sur vos créations, vous allez passer une carrière dans la douleur permanente (et vous développerez la pensée que personne ne vous comprend, que les autres sont des incompétents. etc, etc donc évitons cela à tout prix). Il est toujours délicat de travailler avec quelqu’un de susceptible, alors essayons de ne pas être cette personne.
On s’entend, je parle des retours “normaux”. Si quelqu’un vous insulte directement dans un retour, c’est qu’il y a un problème quelque part.
Les validations du premier coup existent mais ne sont pas systématiques.
Si un sujet devient problématique et que vous êtes en équipe, parlez-en. Vous pourrez vous aider mutuellement, que ce soit pour gérer le client, ou pour améliorer votre création pour qu’elle corresponde plus à la demande. Or, pour ne pas se vexer lorsque vous recevez des retours et réussir à demander de l’aide, il faut mettre son ego de côté.
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La méthodologie
Dans ce point, je parle de l’organisation en général, le fait d’avoir une méthode de travail plus ou moins définie. En avoir une permet de rassurer les collaborateurs autour de soi ou clients qui voient que vous avez les choses en main. Voici quelques points qui me viennent en tête:
Méthodologie dans le travail
Le plus évident. J’ai la chance d’avoir été dans un cursus où la méthodologie de travail était la colonne vertébrale de notre enseignement et où j’ai pu définir une manière de créer un projet de A à Z. Ensuite, je me suis retrouvée dans une entreprise avec des process et des rôles définis. Ce sont les règles du jeu et grâce à ces repères, nous pouvions nous concentrer sur la partie qui nous incombait. Cette manière de travailler a changé avec le temps mais j’ai pu me rendre compte qu’avoir des repères simples permettait à chacun de travailler plus sereinement. Voir que la personne en face de nous a une méthode de travail (même si on ne la connaît pas en détails) nous permet d’avoir confiance en elle.
Méthodologie dans les dossiers
J’aimerai pouvoir dire que je suis le génie derrière ma méthode de rangement de dossiers, mais pas du tout. Qui que tu sois, je te remercie du fond de mon cœur. J’ai découvert ce rangement de dossiers sur un serveur dans la même entreprise que celle que j’évoquais plus haut. Depuis, je l’utilise aussi pour mes fichiers personnels. Maintenant, lorsque je dois retrouver quelque chose dans mes dossier de l’époque scolaire, j’ai l’impression de partir à la chasse, c’est désagréable, très désagréable. Prenez le temps de vous demander quelle structure pourrait marcher pour la majorité de vos projets et essayez de garder cette structure à chaque fois.
Méthodologie dans les fichiers
Il m’est arrivé une fois de recevoir un .psd avec plus d’une centaine de calques, aucun groupe, aucun nom, et tout était pixelisé (jusqu’à la typographie). Dans la spéléologie que j’ai dû effectuer pour trouver ce qui m’intéressait, j’ai découvert plusieurs versions antérieures de la création les unes sous les autres. Please, pleaaaaase. Pensez à moi la prochaine fois et rangez (un minimum du moins) vos calques. Vos collaborateurs n’en seront que plus heureux, et vous aussi lorsque vous devrez remettre le nez dedans.
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La communication
Si ce n’est pas déjà le cas, vous allez être en lien au quotidien avec des personnes n’ayant pas le même vocabulaire que vous. Il faut donc faire un effort pour rendre nos termes compréhensibles. C’est un point que je continue à travailler car je ne sais pas encore comment vulgariser toute la complexité de notre métier. Il m’est arrivé plusieurs fois de me sortir d’une conversation que nous avions avec plusieurs créatifs pour me rendre compte que le commun des mortels ne pouvait pas comprendre un traître mot de ce que nous disions.
Je pense que c’est même encore plus large qu’uniquement la question du vocabulaire. Ne serait-ce qu’au sein des métiers de la création, nous avons un nombre de branches impressionnant. Chacune avec ses propres méthodes, propres problématiques.
Il est bien normal que les personnes en dehors du métier ne nous distinguent pas voire ne comprennent tout simplement pas ce que nous faisions. Même dans notre domaine nous ne savons pas toujours ce que fait un autre designer. Certains titres de postes restent très obscurs.
Apprendre à communiquer avec l’autre, c’est primordial. En dehors de la compréhension de notre métier, la communication est bien sûr présente dans notre manière de faire nos argumentaires. Comme il est difficile d’écrire des explications sur quelque chose de graphique ! Pourtant, c’est nécessaire. Comment savoir à quel moment on va trop dans le détail et à quel moment où en explique pas assez ? Je cherche encore mais en tout cas j’ai pour intention de mieux communiquer, d’où la décision d’écrire ces articles !
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Se vendre
J’ai pu observer que nous étions beaucoup à êtres des créatifs timides. Ces deux dernières années, je me suis beaucoup concentrée sur ce point pour ne plus me laisser bloquer par la timidité. Se vendre, ce n’est pas mentir. Se vendre, c’est avoir conscience de ses forces comme de ses faiblesses. C’est réussir à rentrer en contact avec des personnes avec qui nous partageons des valeurs communes. C’est réussir à dire “Eh regardez, cela peut vous plaire !”, c’est dire “Je ne sais pas faire ça mais par contre, j’ai appris grâce à telle et telle expérience des connaissances qui peuvent vous intéresser”. Se vendre, ce n’est pas manipuler l’autre. C’est se montrer en toute sincérité pour que la personne en face puisse savoir si vous correspondez à son projet.
Pour les plus timides d’entre vous, c’est tout simplement réussir à dire “Regardez mon portfolio, il est là !” mais faites-le. Montrez que vous existez, montrez votre personnalité. Cela fait peur au début mais ça en vaut la peine.
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Et vous, c’est quoi les compétences connexes qui vous semblent nécessaires pour devenir un meilleur graphiste ?