Commencer un projet : Comment brainstormer

“Brainstormer”, c’est sûrement un terme que vous avez lu, lu, lu et relu ! Vous savez que c’est important, vous savez ça aide à débloquer des projets mais si personne ne vous a jamais expliqué en quoi ça consiste, c’est peut-être difficile de se lancer tête la première, seul face à sa feuille. Ici, pas de jugement, ce n’est pas grave si vous vous demandez comment brainstormer.

Aujourd’hui, je souhaite parler de brainstorming dans le contexte suivant: lorsque l’on se trouve à l’étape 0 voire -1 d’un projet. C’est-à-dire que tu sais que tu souhaites faire un projet mais tu ne sais pas encore par où commencer. Rien n’est posé, tout reste à définir. Tu as ton thème, vaguement mais tu n’as aucune idée de la forme que va prendre ton projet. Ce n’est pas un problème, c’est même tout à fait normal. Le brainstorming est justement là pour ça: c’est la toute première étape de la réflexion.

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Dans quel but ?

Pour les fans d’Harry Potter, j’utilise un peu le brainstorming comme Dumbledore utilise sa pensine. C’est-à-dire qu’avant de commencer quoi que ce soit, j’appose sur ma feuille de brainstorm tout ce qui me vient en tête dans l’optique d’observer les différents éléments à disposition pour ensuite essayer de créer des liens entre eux grâce à la prise de recul.

Le brainstorming n’est que la toute première étape du projet, il ne constitue pas un élément de recherche en tant que tel mais permet de commencer à se poser les questions qui seront celles abordées dans l’étape qui suit le brainstorming, c’est-à-dire la veille (ou la recherche, si le terme “veille” ne vous parle pas).

Quelles sont ces questions ? Classiquement elles sont : qui, où, quand, comment, pourquoi ? Dans le cas d’un projet en Design, cela s’articulerait autour des thèmes suivants : “Veille sociale”, “Veille technique/technologique”, “Veille artistique”, “Veille historique”, … Mais tout cela, c’est beaucoup plus tard. Nous n’y sommes pas encore. C’est l’étape suivante, que j’aborderais dans un prochain article.

Maintenant, on jette ses idées sur le papier, on déverse tout ce que l’on a dans la tête sur papier.

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Comment faire ?

Si vous êtes étudiant, ou (futur) entrepreneur, il est possible que vous ne sachiez pas par où prendre le problème ou encore dans quel voie aller avec votre projet… mais ne vous inquiétez pas, il est rare que l’on ait aucune mais alors AUCUNE idée après avoir brainstormé et fait des recherches. Par exemple, pendant mes études en Design, nous avions souvent un thème global qui nous était donné pour créer un projet. Ce pouvait être une piscine publique, un aliment, un objet, … Qu’importe. Lorsque l’on vous dit que vous allez faire un projet sur “Le Tapioca”, faites-moi confiance: je n’avais aucune idée de là où ça allait me mener !

Avant de déterminer quoi que ce soit, la première chose à faire est donc le brainstorming. La feuille que vous allez remplir va devenir le réceptacle de toutes vos idées, vos préjugés, vos ressentis, vos images mentales liées à votre sujet.

Par exemple, si vous avez comme sujet “Les courses”, faites un cercle autour de ce terme et commencez à faire des antennes pour écrire quelques mots qui vous viennent à l’esprit. Maintenant vous avez peut-être 5 mots autour de votre thème. Qu’est-ce que vous évoquent ces mots ? En terme de couleurs, de formes, de temporalité, d’histoire, d’usage, d’habitude, de préjugé, de couleurs, de clients, de textures,…

Voici comment les mots pourraient venir avec cet exemple:

Sur l’exemple ci-dessus, le brainstorming n’est pas fini, car il y a encore énormément de mots qui peuvent surgir ces premiers mots placés. Cela fait un peu peur car c’est… le bordel mais je vois cet exercice comme un moyen de vider son esprit.

Selon moi, il n’y a pas de règles. Il ne me semble pas justifié de vouloir faire quelque chose de propre, ni quelque chose que vous pourrez présenter à ce stade là. Le but est de déverser vos idées ! Remplissez la feuille, mettez tout ce qui vous vient à l’esprit sans entrave.

A titre personnel, je préfère utiliser une feuille dans mon carnet pour éviter les feuilles volantes mais la contrainte de taille est forte et cela peut-être frustrant. Lorsque j’ai besoin d’un large espace pour mon brainstorming, j’apprécie scotcher ensemble des feuilles A3 pour en créer une gigantesque. Elle trône ainsi sur mon mur où je peux le relire au plaisir.

Vous pouvez aussi utiliser des post-its qui ont l’avantage d’être facilement déplacé. Je ne les utilise pas par pure préférence personnelle car les miens finissaient toujours par tomber au sol.

Il y a bien sûr des outils disponibles pour le faire sur votre ordinateur. En général, je ne les ai utilisé que lorsque j’avais déjà fait mon brainstorming mais que je souhaitais l’utiliser plus tard comme base pour ma phase de veille. L’outil de brainstorming me servait pour continuer ma réflexion, la moduler facilement et y stocker mes diverses sources.

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Que faire de son brainstorming ?

Vous avez des centaines de mots sur une feuille, c’est super tout ça, mais qu’allons-nous en faire ? L’idée c’est de prendre le temps d’observer ce que vous avez écrit pour dégager des points vous semblent intéressants. Vous ne savez pas s’ils en valent la peine pour l’instant, mais ce n’est pas un problème. Vous êtes dans une phase purement exploratoire. Quels mots vous parlent, vous intriguent ? Quelle branche vous semble intéressante à étudier plus en détail ? Est-ce que coucher sur papier vos idées vous en a générer de nouvelles ? Notez-les à un endroit où vous pourrez les relire.

Dans notre exemple des courses, peut-être avez vous ressenti une petite étincelle de curiosité lorsque vous avez marqué certains mots. Imaginons, “Seniors” et “Courses”. Vous vous êtes dits “Tiens, il y a sûrement quelque chose d’intéressant là dessous”. Notez l’idée ou entourez d’une certaine couleur les mots qui intéressent sur votre brainstorming. Peut-être qu’en écrivant “Enfants” et “Lumière blanche”, vous vous êtes dits “Oh, c’est vrai qu’aller faire ses courses ce n’est pas souvent agréable de base. Alors avec des enfants, l’endroit peut sympathique devient un véritable lieu de potentielle tension. Y-a-t-il quelque chose à creuser ?” ou même “Oh, tiens, est-ce que le moment des courses ne pourrait pas aussi être un moment pédagogique d’apprentissage de l’argent ?”…

En conclusion, une fois que vous avez votre brainstorming, commencez à analyser vos mots et demandez-vous s’il n’y a pas des mots qui une fois ensemble peuvent soulever des problématiques. C’est à partir de ces problématiques que vous pourrez dans un second temps explorer le sujet grâce à des recherches poussées que l’on appelle de la veille.

Sur ce, je vous laisse, en espérant que vos brainstormings vous aideront à dégager des axes de réflexions pertinents et surtout qu’ils vous donneront une impulsion dans votre projet !